Pendant de très nombreuses années "nouveau" et "moderne" ont été des mots qui font vendre et des valeurs par eux mêmes. Néanmoins de nombreuses voix se sont élevées contre ce gout absolu de la modernité comme une valeur en soit et elles sont souvent été accusées d'être "réactionnaires", tout spécialement en ce qui concerne l'architecture moderne. Il est vrai que la valeur de revente de beaucoup d'immeuble à l'architecture dite moderne, est souvent inférieur à celle d'un immeuble classique et que les acheteurs craignent d'avoir à faire face à des frais d'entretien excessifs et se posent des questions sur une esthétique qu'ils jugent discutable. Il n'y a cependant rien de nouveau ici; déjà au 18ème siècle de nombreux châteaux furent détruits par leur propriétaire faute de pouvoir faire face à leurs frais d'entretien. Heureusement même si de multiples constructions du 20ème siècle pêchent par la qualité de leur construction, une esthétique pour le moins contestable et une inadaptation aux fonctionnalités désirées par leurs utilisateurs, il y a aussi de très nombreuses réussites. Quels sont dons les critères qui feront la différence.
La révolution de l'architecture moderne a ses sources non seulement dans l'évolution des techniques de construction et le désir de satisfaire un marché de masse, mais aussi dans les concepts esthétiques qui ont influencé les architectes: Otto Wagner, un des pères de l'architecture moderne posait comme principe que la forme n'est que la conséquence de la fonction. Et c'est bien une intéressante question à ce poser: " la conception architecturale de cet immeuble est elle adaptée à ses fonctions? Qu'en pensent les utilisateurs?". Car il est peu probable qu'un immeuble défaillant survive longtemps. L'exemple du contraire existe aussi: regardez la pyramide d'Egypte!
La maison Goetsh Winkler , à Okemos, Michigan: Cette maison qui figure dans de nombreux livres sur l'architecture moderne est l'œuvre du grand architecte américain Frank Lloyd Wright. Elle fut construite en 1939 pour un couple de professeurs aux moyens financés limités. Elle fut conçue par Frank Lloyd Wright dans le cadre d'un programme de maisons à cout de construction modérée devant permettre l'accession à la propriété aux personnes ayant de faibles revenus. Malgré ces excellentes intention les propriétaires ne purent garder cette maison tant les frais d'entretien en furent élevés.
Quelques exemples de défaut de prise en compte des frais d'entretien lors de la conception de l'immeuble:
Le Pruitt-Igoe Housing Project (projet HLM) a été construit dans les années 60 par l'architecte Minoru Yamasaki, un architecte américain d'origine japonaise et qui est considéré comme un des pères du modernisme (il fut l'architecte du World Trade Center). Ce projet fut acclamé par la presse professionnelle lors de son lancement. Néanmoins il fut démoli en 1972 car ses couts d'entretien étaient bien trop élevés.
L e Walt Disney Concert Hall à Los Angeles dessiné par le célèbre architecte Frank Gehry en 2002-2003 est couvert de plaques en inox aux formes courbes qui lui donnent une allure unique mais qui reflètent le soleil Californien dans toutes les direction en produisant un effet de four solaire insupportable pour les immeubles d'habitation voisins. A la suite de nombreuse plaintes il a fallut recouvrir le bâtiment avec un très laid revêtement textile mat. On aurait pu croire que Frank Gehry aurait retenu la leçon. Mais non comme le montre un projet qu'il commença un peu plus tard au State Center.
Le centre Georges-Pompidou est un exemple à la française de l'ignorance de la question de l'entretien dans l'architecture de la seconde moitié du XXème siècle. Cet immeuble qui fut conçu par le mondialement connu Renzo Piano dans les années 1970 a du être complètement rénové quinze ans plus tard à un cout qui approche le prix de la construction neuve.
La Maison Smith de Darien au nord de New York est un des chef d'oeuvres de l'architecture des années 60. Cinquante ans plus tard elle n'a pas vieilli et reste le témoin magnifique du génie de Richard Meier
